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18 septembre 2020

Spatial Militaire: Pékin défie Washington


La navette automatique chinoise CSSHQ lancée le 4 septembre dernier a placé en orbite un satellite à seulement 50 km du véhicule USA 276. L'une des plateformes les plus sensibles de l'arsenal spatial américain.

Alors que Pékin vient de procéder à la mise en orbite d’une constellation de 9 satellites d’imagerie radar Gaofen 3 au moyen d’une fusée CZ-11 tirée depuis une plateforme navale, on en sait désormais d’avantage sur le mystérieux avion orbital CSSHQ chinois qui a été lancé le 4 septembre dernier, et qui s’assimilerait à la navette automatique américaine X-37B. Une navette réutilisable de 5T, capable de manoeuvrer en orbite basse entre 200 et 700 km d’altitude, et d’emporter en soute des charges utiles aussi diverses que des satellites, des capteurs ISR, ou des armements. Avec une masse de 8,5 T CSSHQ aurait une capacité d'emport supérieure au X-37B.


 Le vaisseau chinois ne s’est pas contenté d’orbiter pendant deux jours suivant une trajectoire proche de celle communément utilisée par le véhicule trans-orbital américain (332x348 km, inclinaison 50.2°). Quelques heures avant d’atterrir à proximité du centre d’essais nucléaires de Lop-Nor dans le désert du Taklamakan et d’être photographié par l’un des satellites de la société Planet Lab, le NORAD américain a détecté qu’un second véhicule s’était détaché du premier. Or, selon les recherches publiées il y a quelques heures par un jeune radio-amateur russe, nous savons désormais que l’objet N° 46395 ne serait pas un panneau solaire comme l’ont cru tout d’abord certains experts, mais bel et bien un satellite artificiel qui émet de manière régulière sur 4 Mhz et 2,480 Ghz, selon une modulation jusqu’alors peu utilisée par les chinois. L’auteur de cette découverte, Dimitri Pashkov, a traité pendant une semaine plus de 4 To de données sur son ordinateur personnel grâce à un logiciel de sa conception. Le jeune développeur russe n’est pas inconnu des spécialistes. En avril dernier, il avait démontré que le premier satellite militaire iranien, Noor, était en fait un simple Cubesat 6U de 20 sur 30 cm de côtés. Mais surtout, selon les observations du Dr Marco Langbroek, ce satellite évoluerait à seulement 50 km au dessus d’un autre véhicule orbital américain encore plus confidentiel que le X-37B, et sur lequel le Pentagone ne s’est jamais exprimé, USA 276. Nous savons toutefois que son concepteur, Ball Aerospace, est non seulement spécialisé dans les satellites d'observation, mais également dans les dispositifs de communication par laser afin de déjouer les opérations de brouillage adverses. Hautement manoeuvrant, ce véhicule avait décrit des spirales autour de la station ISS jusqu'à moins de 4 km de distance en juin 2017. Selon certains observateurs comme Emmanuel Chiva, ceci pourrait démontrer qu' USA 276 aurait en fait un rôle d'ange gardien des plateformes de reconnaissance américaines contre toute attaque extérieure.  Il est pour l’instant trop tôt pour savoir si 46395 est dévolu à une simple mission de test, à une mission de surveillance, ou même d’ « inspection » des plateformes orbitales américaines. Mais rappelons néanmoins que depuis le programme Shiyan-7 (SY-7), les chinois disposent désormais de l’ensemble de ces capacités.

 Sources  air-cosmos.com

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